La littérature m’apparaît de plus en plus comme une maladie, un virus étrange qui vous sépare des autres et vous pousse à accomplir des choses insensées (comme de s’enfermer pendant des heures avec du papier au lieu de faire l’amour avec des êtres à la peau douce). Il y a là un mystère que je ne percerai peut-être jamais. Que cherchons-nous dans les livres ? Notre vie ne nous suffit donc pas ? On ne nous aime pas assez ? Nos parents, nos enfants, nos amis et ce Dieu dont on nous parle ne sont pas assez présents dans notre existence ? Que propose la littérature que le reste ne propose pas ?
Si vous ne lisez que ces lignes;
Voir les
grands classiques de la littérature démystifiés et présentés avec humour et
intelligence, voilà déjà un premier pari réussit. Intéressé le lecteur
ensevelit sous les nouvelles parution a des trésors parfois oubliés ou méconnus
voilà le deuxième pari que tient Frederic Beigbeder, peut-être même malgré
lui...
Frédéric Beigdeder
Frédéric
Beigbeder est un critique littéraire, éditeur et écrivain français. En 1990, âgé de 24 ans, il publie son premier roman, "Mémoires d'un
jeune homme dérangé".
En 1994 paraît son deuxième roman, "Vacances dans le coma", puis en 1997 "L'amour dure trois ans", qui clôt la trilogie de Marc Marronnier. Suit un recueil de nouvelles chez Gallimard en 1999, "Nouvelles sous ecstasy". L'année suivante, Beigbeder est licencié pour faute grave de chez Young & Rubicam peu après la parution de son roman satirique "99 francs", qui épingle les travers de la publicité.
En 1994 paraît son deuxième roman, "Vacances dans le coma", puis en 1997 "L'amour dure trois ans", qui clôt la trilogie de Marc Marronnier. Suit un recueil de nouvelles chez Gallimard en 1999, "Nouvelles sous ecstasy". L'année suivante, Beigbeder est licencié pour faute grave de chez Young & Rubicam peu après la parution de son roman satirique "99 francs", qui épingle les travers de la publicité.
Frédéric Beigbeder anime les sections parallèles dans le Grand Journal de Cannes en 2008. Il y présente ses coups de coeur cinématographiques. Il fonde le Prix de Flore en 1994 et préside son jury depuis lors. Il créé également le Prix Sade en 2001 avec Lionel Aracil et siège dans le jury du Prix Décembre.
Le pitch
On a chacun eu
droit à la fameuse question de l'île déserte et des ouvrages qui auraient la
chance de figurer dans notre besace. Choix impossible et cas de conscience.
Frédéric Beigbeder complique l'exercice en emportant sur le sable de Dernier
inventaire avant liquidation, non pas ses livres préférés mais les
50 ouvrages du siècle selon 6 000 Français. Il dresse pour
chacun d'eux une fiche de lecture, avec l'humour qu'on lui connaît et
l'insolence qu'on espère de lui : "On peut lire Nadja comme
une ballade autobiographique et un roman d'amour plus poétique que du Madeleine
Chapsal".
L'auteur de 99 francs jette donc sa bouteille à la mer : "Le XXe siècle fut riche d'œuvres magistrales, il est temps d'embrasser du regard ce siècle avant que peut-être, la littérature ne s'éteigne. Car je souhaite qu'il y ait encore des écrivains au XXIe siècle." La messe est dite. Beigbeder le critique s'élance pour un tour d'honneur et fait preuve, avec beaucoup de panache, d'une réjouissante pédagogie. Présentant les ouvrages et situant leurs auteurs, il fait renaître l'envie de lire ou de relire des classiques parfois trop vite usés sur les bancs d'écoles ou d'aller chercher dans sa bibliothèque ces livres connus, mais pas ou plus lus : Lolita, La Cantatrice chauve, Pour qui sonne le glas, Le Lotus bleu… Alors, oui, bien sûr, il en manque, comme toujours, mais nous étions prévenus, une île littéraire n'est jamais assez grande. --Hector Chavez --
L'auteur de 99 francs jette donc sa bouteille à la mer : "Le XXe siècle fut riche d'œuvres magistrales, il est temps d'embrasser du regard ce siècle avant que peut-être, la littérature ne s'éteigne. Car je souhaite qu'il y ait encore des écrivains au XXIe siècle." La messe est dite. Beigbeder le critique s'élance pour un tour d'honneur et fait preuve, avec beaucoup de panache, d'une réjouissante pédagogie. Présentant les ouvrages et situant leurs auteurs, il fait renaître l'envie de lire ou de relire des classiques parfois trop vite usés sur les bancs d'écoles ou d'aller chercher dans sa bibliothèque ces livres connus, mais pas ou plus lus : Lolita, La Cantatrice chauve, Pour qui sonne le glas, Le Lotus bleu… Alors, oui, bien sûr, il en manque, comme toujours, mais nous étions prévenus, une île littéraire n'est jamais assez grande. --Hector Chavez --
N'oublions
jamais que derrière chaque page de ces monuments d'un siècle révolu se cache un
être humain qui prend tous les risques. Celui qui écrit un chef d'œuvre ne sait
pas qu'il écrit un chef-d'œuvre. Il est aussi seul et inquiet que n'importe
quel autre auteur ; il ignore qu'il figurera dans les manuels et qu'un jour on
décortiquera chacune de ses phrases - c'est souvent quelqu'un de jeune et
solitaire, qui travaille, souffre, nous émeut, nous fait rire, bref, nous
parle. Il est temps de réentendre la voix de ces hommes et femmes comme au
premier jour de leur publication, en la débarrassant, l'espace d'un instant,
des appareils critiques et autres notes en bas de page qui ont tant contribué à
dégoûter leurs lecteurs adolescents et à les envoyer dans les salles obscures
ou aux concerts de rock.
Les chefs-d'œuvre détestent qu'on les respecte ; ils préfèrent vivre, c'est-à-dire être lus, triturés, contestés, abîmés.
Ce que j'en ai pensé
Découvert au hasard de déambulations dans un hypermarché,
voici ma première rencontre avec Beigbeder. C'est avec grand regret que je doit
reconnaitre n'avoir rien lu d'autre de cet auteur, mais je compte bien me
rattraper... A chaque page tournée un sourire voir un rire l'accompagnait, et,
s'il faut le préciser, je ne suis pas spécialement bon public.
Drôle, spirituel, un brin irrévérencieux, voilà
ce qu'il fallait pour décomplexer, voir désennuyer, la lectrice que je suis
vis-à-vis de ces cinquante chefs d’œuvres du siècle élus par un panel de
lecteurs du monde et de la fnac. Cinquante nuances pouvant allégrement nous
éloigner de la mièvrerie ambiante, et du prêt à fantasmer courant les rayons
par ces temps-ci.
En effet, qui n'a pas freiner les quatre sabots
en avant devant toute œuvre taxée de "grand classique", dénomination
le ramenant immédiatement au trauma de lectures imposées ennuyeuses et plus que
pénibles lors de sa scolarité... Chacun y apposera ici sa bête noire personnelle de la
littérature, pour ma part (avouons-le) il s’agit de Le père Goriot de Balzac....Comme le soulignait Hemingway : "un chef d’œuvre est un livre dont tout le monde parle et que personne ne lit".
Ne dépassant pas les trois pages, chaque chronique se veut ludique et didactique sous couvert d'humour. Trois pages pour résumer, rire et
dédramatiser chaque œuvre que tout un chacun affirme parfois avoir lus, voir
laisse prendre la poussière dans sa bibliothèque... Trois pages donc pour
susciter la curiosité ou justifier du non-intérêt pour chacun selon l'envie du
moment et les gouts personnels.
Émaillés de faits littéraires, d’anecdotes sur les auteurs ou les circonstances ayant vu naitre chaque texte ainsi que les courants littéraires auxquels ils appartiennent, l'ensemble des chroniques de Beigbeder contenues dans ce petit ouvrage forme une histoire de la littérature du siècle pour les nuls. Rappelant parfois la modernité de certains auteurs pour leur temps, brossant rapidement les thèmes visités au travers de ces classiques, l'envie et la curiosité sont parfois suscitées.
Je propose pour résumer Stephen Zweig l'équation suivante :
Zweig = (Goethe + Freud) x Proust.
Zweig = (Goethe + Freud) x Proust.
En conclusion
Drôle, caustique,
potache parfois, instructif toujours, voilà un inventaire attractif et utile !
Vous voudriez lire des classiques mais avez peur de vous y ennuyer ou de faire
un mauvais choix ? Voici un petit livre bien utile qui, en sus de vous faire
sourire (voir rire), emplit pleinement son caractère informatif... Une belle
découverte de ce drôle d'auteur qui me fera lire d'autres de ses exactions littéraires
!
Quand nous sommes amoureux, nous attendons que le téléphone sonne. Quand
nous sommes malades, nous attendons la guérison. Quand nous sommes très
malades, nous attendons la mort. Vivre c'est attendre qu'il nous arrive
quelque chose : on croit tout contrôler mais en fait, comme dit
Vialette, "l'homme est un animal à chapeau mou qui attend l'autobus 27 au
coin de la rue de la Glacière". C'est tout.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire