dimanche 17 avril 2016

La série le pensionnat de Mlle Géraldine de Gail Carriger

Madame Barnaclegoose avait des opinions arrêtées sur la manière de rééduquer les filles des autres femmes. Sophronia ne voulait pas être rééduqué. Elle avait donc mis le monte-plats au service de l'espionnage.

Si vous ne lisez que ces lignes;

Drôle et léger,  jouant des codes parfois absurdes de la bourgeoisie victorienne, la saga Le pensionnat de Mlle Géraldine est un savant mélange de steampunk, d'intrigues d'espionnage autour de technologies novatrices et d'êtres surnaturels, le tout servit par des personnages attachants. Montez donc à bord du pensionnat-dirigeable de Mell Géraldine ! 

Nous sommes en 1851 et je pensais que nous vivions dans un monde civilisé ! Vous ne valez pas mieux qu'un loup-garou déchaîné, jeune demoiselle ; quelqu'un doit y remédier.

Gail Carriger

Née à  Bolinas en Californie le 04 mai 1976, Gail Carriger est le nom de plume de Tofa Borregaard, une archéologue et auteur de science-fiction.

Elle a obtenu son diplôme de premier cycle à l'Oberlin College , une maîtrise en sciences des matériaux archéologiques à l'Université de Nottingham en Angleterre en 2000, et une maîtrise ès arts en anthropologie à l'Université de Californie à Santa Cruz en 2008.

Son premier roman, Soulless, également premier tome du Protectorat de l'ombrelle,  a été publié en 2009 par Orbit Books et lui vaut une nomination pour le Prix John W. Campbell pour le meilleur nouvel écrivain. 

Elle est l'auteure de la saga en 5 tomes du Protectorat de l'ombrelle, ainsi que de la saga Le pensionnat de Mell Géraldine, qui comporte actuellement 4 tomes (dont 3 traduits en français) et verra un cinquième paraitre courant 2016.  

Retrouvez les news, l'univers et les tenues de cette auteure sympathique sur son site ici !


Le pitch  
Angleterre, début du XIXe siècle. Sophronia, 14 ans, est un défi permanent pour sa mère : elle préfère démonter les horloges et grimper aux arbres plutôt qu'apprendre les bonnes manières ! 
Mme Temminnick désespère que sa fille devienne jamais une parfaite lady, aussi l’inscrit-elle au Pensionnat de Mlle Géraldine qui s’attache au perfectionnement des jeunes dames de qualité. Très vite, Sophronia comprend que cette école ne correspond pas exactement à l’idée que sa mère s’en faisait. 
Certes, les jeunes filles y apprennent l'art de la danse, celui de se vêtir et l'étiquette, mais elles font aussi l’apprentissage de la diversion, de l'espionnage et de l’acte de donner la mort – tout cela de la manière la plus civilisée possible, bien sûr. 
C’est une chose d’apprendre à faire une révérence comme il faut, c’en est une autre d’apprendre à la faire en lançant un couteau…
 Sœur Mattie finit par simplement tenter de le calmer avec des platitudes. "S'il vous plaît, seigneur potentat, essayez de vous souvenir qu'un potiron divisé ne peut pas être une gourde unie ! " 

 

Ce que j'en ai pensé

C'est jouissif, rondement mené et ça se boit comme du petit lait ! Drôle, un brin désuet et absurde par moments, Le pensionnat de Mell Géraldine est une série de romans que tous (et toutes) peuvent lire quel que soit leur âge.

Romans à la Jules Verne féminisés, emplis d'humour, il n'est pas besoin d'aimer les fanfreluches ou la bit-lit pour adhérer ; l'aventure et l’impertinence font ici loi. Les intrigues sont soignées, les tenants et aboutissants surprenants mais permettant de dévoiler à chaque pas des pans de l'univers des romans. 

Structures sociales, enjeux technologiques, intrigues politiques, secrets des personnages secondaires, tout est un élément mis à disposition de l'apprentie espionne que vous deviendrez en vous plongeant dans les chaussons de Sophronia. S'approchant des romans d'Agatha Christie ou de Conan Doyle tant par leur charme d'un autre temps que par leurs enquêtes à rebondissements, Gail Carriger réussit une cuisine étrange et succulente en mélangeant ainsi romans d'aventure du vingtième siècle, compagnie d’aventurières réunies autour de leur D'Artagnan à jupons et découvertes technologiques et navigations au sein du Nautilus aérien de Mell Géraldine.

École d’apprentissage pour espionnes et assassins en jupons, Le pensionnat de Mell Géraldine n'en est pas pour autant une série emplie de meurtres en tous genres... Car Sophronia, le personnage principal, est une espionne dans l'âme, curieuse explorant et questionnant chaque point de détail, à l'instinct sur et au cœur fidèle à ses amis. 

Outre un divertissement réussit, ces romans d'aventures proposent une vision des filles et de leurs "armes" tout à fait moderne ; chacune des amies de Sophronia possédant une identité marquée, elles sauront user de leurs natures afin d'en faire des forces. La sauvage et guerrière Sidheag, la timide Agatha, Sophronia la stratège et leadeuse naturelle,  Dimity l'amoureuse de la mode et du flirt, ou encore Viev le garçon manqué ingénieure à ses heures perdues uniront leurs forces pour jouer au mieux leur partie... 

Dans un écrin drôle et faussement maniéré Gail Carriger livre un récit intéressant et distrayant, avec un message moderne en son sein pour les femmes et jeunes-filles ; quelle que soit votre naturel vous pouvez en faire une force, girl power assumé et proposé avec suffisamment d'humour pour que cela en reste divertissant.

 
C'était un objet encombrant qui semblait rester dans les airs par la force de sa volonté plutôt que grâce à son savoir-faire, comme un cochon pansu. On avait l'impression qu'il ne voulait pas vraiment voler, mais qu'il le faisait parce qu'il s'y sentait obligé, par politesse.  

En résumé... 

Les plus;
  • Drôle, léger et faussement maniéré, cette série ravira tant les amoureux de la littérature des 19iem et 20iem siècles que les fans de steampunk,
  • des intrigues et enquêtes intéressantes qui dévoilent l'univers des romans,
  • des personnages attachants proposant un panel varié,
  • un girl power assumé proposant un message positif et impertinent. 

 Les moins;   
  •  Les héroïnes principales étant des jeunes-filles (un moyenne de 14 ans environ) certains lecteurs pourraient ne pas s'y retrouver bien que le ton soit tout sauf puéril !
 C'est ça, le thé, se dit Sophronia. Le grand lubrificateur social.


En conclusion;

Mignardise surprenante à prendre à l'heure du thé, Le pensionnat de Mell Géraldine est un cheese-cake aux saveurs étonnantes et hautement divertissantes. Transformant les napperons en armes du crime et les éventails en dispositifs à la James Bond, Gail Carriger risque bien de vous prendre dans son réticule ! 

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